Le Centre d’Excellence Dénis Mukwege (CEDM) a organisé un atelier de réflexion sur le genre avec les enseignants et enseignantes des écoles primaires et secondaires de la ville de Bukavu et de Kavumu le jeudi 22 décembre 2022. L’événement a eu lieu dans la grande salle II du bâtiment du CEDM et regroupait des coordonnateurs dont le coordonnateur provincial des Écoles Conventionnées Protestantes (ECP) du Sud-Kivu, une coordonnatrice, des directeur-trices, des préfets et des enseignant-es. L’objectif poursuivi était de former les encadreurs scolaires sur quelques notions de genre et de faire un état de lieu et partager des expériences vécues en lien avec ces notions de genre à savoir la masculinité (toxique et positive), les inégalités de genre, les violences basées sur le genre, la discrimination (directe et indirecte) et les stéréotypes de genre. Ces notions étant préalablement définies par les formatrices professeure Ngongo Kilongo Fatuma et la doctorante Agino Foussiakda Cécilia dans la première partie de l’atelier.

Le coordonnateur provincial des ECP, Monsieur Vunanga Meschac, a fait une présentation axée sur la situation du genre dans les ECP, les défis et les perspectives. Tout en remerciant professeure Fatuma et la doctorante Cécilia, il n’a pas manqué de mentionner les résultats remarquables produits du précédent atelier de réflexion sur le genre dans les ECP facilité par ces dernières. Il est à noter entre autres qu’à l’issue du précédent atelier, une politique genre a été élaborée au sein des ECP ; une campagne de sensibilisation sur le respect du genre a été déclenchée auprès des parents, pasteurs, chefs d’établissements dans toute la province du Sud-Kivu pour la scolarisation des filles et l’engagement des femmes aux postes de responsabilité ; un accroissement du nombre des filles scolarisées et des femmes engagées comme responsables des écoles ; la promotion d’une proviseure au poste de coordonnatrice qui est actuellement la seule femme coordonnatrice dans toute la province du Sud-Kivu ; la formation et la sensibilisation des élèves sur la masculinité positive et sur les droits humains et de la jeune fille, etc. « Ces exploits se sont réalisés dans l’espace d’une année » précise le coordonnateur provincial. « Imaginez ce que nous pouvons accomplir dans cinq ou dix ans », rajoute-t-il.

La seconde partie de l’atelier consistait quant à elle, en des réflexions en groupes et pour cette finalité, deux groupes ont été formés avec d’une part les autorités des écoles et d’autre part, les enseignant-es. De nombreuses expériences ont été partagés dans les groupes de réflexion touchant les rapports de genre entre les autorités scolaires et les enseignants, entre les enseignants et les enseignantes, entre les enseignant-es et les élèves et finalement entre les autorités scolaires et les enseignant-es/élèves. De ces expériences on note en autres, le harcèlement sexuel de certains enseignants envers les élèves filles et leurs collègues enseignantes ; quelques cas de violences sexuelles envers les élèves filles au primaire ; les violences verbales de la part de certains directeurs envers les enseignantes et l’humiliation leur infligé en présence des élèves ; la discrimination de certains enseignants et enseignantes par les autorités scolaires.

Tout en sollicitant au CEDM d’autres formations d’approfondissement des notions de genre apprises et sur d’autres thématiques, l’atelier s’est terminé sur une note positive. Les participants et participantes se sont engagés individuellement par écrit à être acteur-trices de changement pour la promotion du genre et le respect des droits humains et particulièrement des femmes. L’engagement a été pris au niveau individuel, scolaire, familial et sociétal.